Les médias traditionnels imprimés sont maintenant bien souvent disponibles en format numérique, que ce soit sous forme de PDF en ligne, d'applications mobiles ou de sites web tout simplement. On pense notamment à Dwell, Frame, Domus, Architectural Digest, Abitare, Wallpaper*, etc. De nombreux médias entièrement numériques ont également fait leur apparition sur le web, qu'il s'agisse de blogues ou de publications professionnelles, tels que Dezeen, Archdaily, designboom, Design Milk, etc. Et plus récemment, les médias sociaux sont venus s'immiscer dans le merveilleux monde médiatique, tels que Archello, Architizer et Archilovers.
Quelle est donc la différence entre un média numérique et un média social? Média numérique, en ligne, site web, blogue, média social, etc. Comment les distinguer réellement? Quelle valeur ont-ils?
Tout d'abord, définissons ce qu'est un média. Un média est, selon le dictionnaire Larousse un « procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d'œuvres, de documents, ou de messages sonores ou audiovisuels. » Le média numérique est donc ce même procédé permettant la distribution et la diffusion d'information, mais sur une plateforme électronique : consultable en ligne sur une application mobile ou sur un site web, téléchargeable ou non, gratuit ou payant.
Le numérique est bien connu pour ses nombreux avantages : contenu abondant, facile et rapide d'accès et (bien souvent) gratuit. L'envers de la médaille est que la quantité ou la gratuité peut parfois brimer la qualité. Les magazines imprimés ont ainsi plus souvent jouit d'une meilleure crédibilité grâce à leur expertise, leurs articles détaillés, leurs recherches approfondies. C'est pourquoi depuis quelques années, les médias numériques ont énormément évolués, permettant aujourd'hui pour certains de se classer parmi les meilleures publications au monde, et n'ayant rien à envier aux médias imprimés. Ainsi, on a vu le lectorat basculer de l'imprimé vers le numérique. Et un lectorat de qualité.
Prenons par exemple The New York Times, un journal dont le contenu peut être lu sur papier imprimé (journal traditionnel), sur leur site internet nytimes.com ou sur leur application mobile. L'avantage du journal en format web est bien entendu la facilité et la rapidité d'accès aux nouvelles. En un clic, vous pouvez lire les articles de votre choix. L'application mobile pousse même encore plus loin grâce une personnalisation du journal : page d'accueil personnalisée selon des thématiques choisies, accès à des podcasts, alertes instantanées des nouvelles importantes, etc. L'information, grâce au numérique, n'aura jamais été aussi accessible et personnalisée.
nytimes.com
En design et architecture, les magazines spécialisés ont également beaucoup amélioré l'accessibilité de leur contenu grâce au numérique. Dwell, l'un des magazines d'architecture les plus lus au monde, a su se démarquer grâce à son offre numérique unique en son genre. Résultat? Leur lectorat a explosé! Et la qualité est toujours au rendez-vous. Le magazine est disponible entièrement en ligne grâce à leur application mobile, moyennant un abonnement payant. Dwell a également développé un site web qui offre une variété de contenu exclusif qui ne se retrouve pas dans le magazine et qui s'adapte davantage au numérique. Et encore plus récemment, la plateforme a ajouté une version payante de son site web pour accéder à du contenu encore plus exclusif, Dwell+. Toutes ces options innovantes ont permis à Dwell d'augmenter son lectorat et son accessibilité tout en conservant sa qualité et sa réputation.
Dwell mobile application @Apple Store
Le web a longtemps été boudé car perçu à ses débuts comme trop souvent peu sélectif et manquant parfois de recherche approfondie. Dans le brouhaha des milliers de projets disponibles sur le web, il était de plus en plus difficile de distinguer un contenu de qualité. Il était facile d'être publié sur le web. Tout le monde pouvait être publié sur le web. Mais ce n'est plus toujours vrai. Les médias numériques l'ont compris. Et ils se sont adaptés. De très grandes publications web ont un contenu désormais très sélectif, voir même exclusif, et parfois même payant. Exactement ce que les publications imprimées offrent. Un contenu exclusif pour un lectorat exclusif. Certaines publications web ont ainsi réussi à atteindre, voire dépasser, le niveau de réputation de certains grands magazines imprimés spécialisés.
Et les médias sociaux dans tout ça? Qui sont-ils? Peut-on les considérer comme des médias? Publient-ils le même genre de contenu que les médias numériques? Qu'en est-il de la qualité ou de leur réputation?
Tout d'abord, nous décidons ici de distinguer média social de réseau social. Le média social est ce que nous considérons une plateforme qui diffuse de l'information et un contenu – dans notre cas spécialisé en design et architecture – qui peut être créé, aimé, partagé et modifié par les usagers. Les réseaux sociaux sont plutôt ce qu'on considère comme les plateformes connues comme Facebook, Twitter, Instagram, etc.
Les meilleurs exemples de médias sociaux spécialisés en architecture sont Archello, Architizer et Archilovers. Ainsi, les architectes peuvent soumettre eux-mêmes leurs projets sur ces sites web, et il y a tout un système mis en place pour permettre aux collaborateurs d'un projet d'échanger et d'être connectés. C'est ce qui en fait un média social et non un média numérique ou un webzine comme les autres.
Archilovers.com
Certains de ces médias sociaux détiennent également des sections à contenu éditorial. L'usager n'est donc pas toujours l'unique créateur de contenu. Un projet peut en effet être visible et accessible à tous sans sélection au préalable d'un éditeur ou d'un journaliste. Par contre, un projet sélectionné et promu par l'équipe éditoriale du média en question ajoute considérablement de la valeur à cette visibilité. Ce contenu éditorial trié sur le volet permet généralement de garder un certain contrôle sur la qualité et ainsi de conserver leur réputation et la valeur d'être publié sur une telle plateforme.
Et finalement, il y a les réseaux sociaux. Il s'agit d'une toute autre façon de présenter du contenu, souvent en images avec peu de mots, car consommé plus rapidement. C'est donc très différent d'un article dans un magazine spécialisé de plusieurs pages où un projet est raconté en détails. Mais les réseaux sociaux offrent tout de même une visibilité aux designers et architectes qui est non négligeable. Pour reprendre à nouveau Dwell comme exemple, le magazine rejoint près de 200 000 lecteurs. Leur page Instagram? 2,1 millions d'abonnés. Bien entendu, nous savons que ce n'est pas toujours la quantité qui compte. La qualité du lectorat est un facteur très important. Nous vous invitons à lire notre article précédent « Pourquoi les designers et architectes doivent-ils être publiés dans les médias? » à ce sujet.
C'est pourquoi il faut trouver le meilleur équilibre entre l'imprimé et le web, entre le numérique et les réseaux sociaux. Mais il est intéressant de noter que les médias numériques et les médias sociaux prennent de plus en plus d'importance dans le portrait médiatique de qualité.
La qualité d'une publication, et par conséquent la valeur d'un article, peut donc tout autant se retrouver dans un magazine ou un journal imprimé qu'un webzine, un média numérique ou social. C'est cet heureux mélange de lectorat élevé pour plus de visibilité, et qualité du média pour une grande crédibilité, qui vous mènera vers le meilleur succès médiatique!
Nous vous invitons à consulter notre Top 12 des meilleurs webzines en design et architecture, en complément à cet article.
Image de couverture :
Résidence de l'Isle par Chevalier Morales
Crédit photo: Adrien Williams
Par Pénélope Fortin
Diplômée en design et passionnée des communications, Pénélope est responsable des relations de presse pour les designers et architectes chez v2com depuis plus de 7 ans. Créative et rigoureuse, elle est en contact avec les médias du monde entier et adore développer des nouvelles stratégies médiatiques pour ses clients.